Les nouvelles Aventures de Bonnie And Clyde

On le sait, la fiction se nourrit constamment de la réalité, surtout quand il s’agit de tueurs en série, devenant alors tueurs DE séries. Manuel Pardo, considéré comme le « véritable » Dexter, a été exécuté il y a quelques semaines aux États-Unis, voici son portrait.

 

Sur le papier, il n’a rien pour plaire : le casier judiciaire de Manuel Pardo nous présente un tueur en série néo-nazi et cocaïnomane. Sur la photo, non plus. Son long visage aux yeux exorbités et surmonté d’un crâne chauve ne laisse absolument pas deviner son surnom de « Roméo des couloirs de la mort ». Pourtant, cet homme de 56 ans au moment où il a été exécuté en décembre 2012 a séduit plusieurs femmes avec qui il échangeait des lettres torrides. Ces dernières lui auraient même envoyé des milliers de dollars pour adoucir son quotidien derrière les barreaux.

Ont-elles succombé à la légende ? Car le condamné à mort est surtout connu comme le « vrai » Dexter, en référence à cette série américaine à grand succès dans laquelle un expert de la police de Miami tue chaque nuit les personnes qu’il estime nuisibles à la société. A l’instar du héros télévisé, l’ancien policier de Miami a assassiné 9 personnes (6 hommes et 3 femmes) en 1986 en s’associant avec Rolando Garcia, un ouvrier rencontré par l’intermédiaire de son beau-frère. Presque toutes ses victimes étaient des trafiquants de drogue. «J’ai aimé le faire. J’ai aimé les buter. Ce sont des parasites, des sangsues, ils n’ont pas le droit de vivre. Quelqu’un devait tuer ces gens (…) je suis un soldat, j’accomplis ma mission», avait-il déclaré lors de son procès. Manuel Pardo semblait, en revanche, nettement plus indulgent face à sa propre consommation de drogue…

Même si, à la différence de son alter-ego fictionnel, Manuel Pardo n’était plus policier au moment de ses forfaits (il a été renvoyé de la police de Sweetwater en 1981 pour faux témoignage), tous deux partagent le même goût du rituel. Dexter Morgan conserve une goutte de sang entre deux lamelles de verre avant de se débarrasser des corps préalablement découpés. De son côté, après avoir abattu ses victimes, Manuel Pardo les prend en photos avec un appareil Polaroid. Il les brûle ensuite selon un rituel vaudou.

Ce sont ses empreintes digitales qui le perdront : le 7 mai 1986, les enquêteurs le mettent hors d’état de nuire et découvrent les souvenirs macabres qu’il a laissés de ses crimes. Lors de la perquisition à son domicile, ils se rendent également compte que le serial-killer est un admirateur inconditionnel d’Adolf Hitler. Il a même fait tatouer une croix gammée sur la patte de son chien.

Sans jamais émettre le moindre regret, Manuel Pardo a été exécuté par injection létale en décembre dernier à la prison fédérale de Floride après vingt-cinq ans de détention.